Nous connaissons les pérégrinations de Saint Gall à travers la Lorraine, la Bourgogne, l’Allemagne et la Suisse entre l’an 585, date de son arrivée en Gaule avec Saint Colomban et le 16 octobre 646, date à laquelle il est allé rejoindre le Père éternel.
Nous savons le monastère qu’il a fondé et qui deviendra la célèbre abbatiale actuelle dans la ville de Saint-Gall…
Mais quel homme était-il vraiment?
L’institution monastique en Gaule date de 361 avec la fondation de Ligugé par St Martin. Puis Saint Benoît de Nursie fonde l’ordre des Bénédictins en 547. (Benoît vient du latin bénédictio, ce qui signifie dire du bien).
Saint Benoît établit le premier une règle applicable dans les monastères, autour de trois pôles: prière, travail, lecture des textes sacrés.
Depuis que la religion catholique est officiellement autorisée, des monastères se répandent un peu partout.
Vers 585, Saint Colomban, ce moine irlandais, Saint Gall et quelques compagnons arrivent en Gaule où il y avait à faire!
Le passage de Saint Gall dans notre région coïncide avec le règne du roi Dagobert que nous connaissons grâce à Saint Eloi.
Oui, nos deux saints patrons auraient pu se rencontrer, mais ils n’avaient pas les mêmes occupations ni les mêmes préoccupations. Eloi était évêque et vivait à la cour; Gall était un moine et vivait le plus souvent dans un abri fait de branchages.
Les moines se répartissaient en deux catégories: les cénobites qui vivaient en communauté dans un monastère, et les ermites, plus ou moins itinérants. Saint Gall était un de ceux-là.
C’était d’abord un homme d’une très grande foi; cette foi ne lui permettait pas de soulever des montagnes, non, mais elle lui a donné de guérir des malades, notamment la fille du duc Gouzon destinée au roi Sigebert, et qui devint supérieure du monastère que le roi avait fait construire près de Metz.
Cette foi lui a donné de débarrasser toute une région de serpents qui l’infestaient; cette foi lui a permis de guérir de nombreuses personnes possédées par le démon; cette foi lui a permis de commander aux animaux sauvages et de s’en faire obéir. Cette foi lui a fait parcourir des distances considérables pour annoncer aux plus pauvres aux plus déshérités la Bonne Nouvelle du Christ. Partout il a rempli son rôle de missionnaire en convertissant de nombreuses personnes et en recrutant de nouveaux moines.
Saint Gall était aussi un homme obéissant, respectant à la lettre la règle de Saint Colomban. En 612, celui-ci voulait poursuivre sa route vers l’Italie et demanda à Gall de le suivre. Mais celui-ci, très malade demanda de rester à Bregentz. Colomban, irrité, lui permit de rester mais lui interdit de dire la messe tant que lui, Colomban, serait en vie. Saint Gall obéit. Mais quel déchirement ce fut pour lui de ne plus pouvoir dire la messe!
C’est en 615, dans l’ermitage qu’il avait fondé, qu’il apprit, dans une vision, la mort de son père spirituel. Colomban lui avait fait parvenir sa crosse en signe de pardon et de levée de l’interdiction qui lui avait été faite. Saint Gall accepta ce pardon avec le bonheur que nous imaginons!
Dire que Saint Gall était un homme humble, modeste, serait peu dire. Il a toujours décliné les honneurs, la gloire, refusant les titres d’abbé de Luxeuil, ou d’évêque de Constance qu’on lui proposait. Il expliquait qu’il aimait mieux servir les autres que de commander. L’humilité, disait-il, fait la grandeur de l’homme. Il citait volontiers le psaume 68: « Le Seigneur écoute les humbles, les pauvres l’ont vu, ils sont en fête. »
Saint Gall a toujours refusé les richesses; il accepta l’or du duc Gouzon dont il avait guéri la fille, mais c’était pour le redistribuer immédiatement aux plus pauvres. Il prêchait l’Evangile et mettait en pratique les paroles du Christ. Saint Luc disait (10, 20) « Père, Seigneur du ciel, ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. »
Un diacre, un jour, lui montra un vase précieux qu’il voulait garder pour s’en servir à l’autel; Saint Gall lui répondit: « Non, ne le garde pas; il faut pouvoir dire avec Saint Pierre: je n’ai ni or ni argent, mais ce que j’ai, je te le donne. »
Saint Gall mourut le 16 octobre de l’an 646, âgé de plus de 80 ans. Les quelques 250 églises qui lui sont consacrées témoignent de son rayonnement. Saint Gall était un homme ordinaire qui, par sa foi inconditionnelle, son oeuvre missionnaire, son obéissance, son humilité a fait des choses extraordinaires.
Il a connu les privations, la maladie, la mortification dans l’obéissance – quand il lui a été interdit de dire la messe – Mais il a passé sa vie à œuvrer pour la gloire de Dieu et le salut des hommes.
Dans une lettre aux Romains, Saint Paul rappelle ce que dit l’Ecriture: « Abraham eut la foi en Dieu et il lui fut accordé d’être juste. » Comme Abraham, Saint Gall eut foi en Dieu et il lui fut donné d’être juste.
La chapelle de Zeurange (paroisse de Flastroff) est dédiée à Saint Gall depuis plus de 130 ans.
En 1948 une cloche a été installée dans son clocher.
Longtemps, le saint patron de cette chapelle n’y avait pas sa statue! Ce tort est réparé depuis 2011 grâce à la persévérance du conseil de fabrique et à la générosité de la population de Zeurange. La statue de Saint Gall qui trône aujourd’hui dans la chapelle a vuu le jour sous les coups de maillet de l’artiste Sylvain Divo de Kerling-lès-Sierck.
La statue mesure 1,30m, elle a été réalisée en tilleul polychrome.
Cette statue a servi de modèle pour le logo de notre site Internet.
Un grand merci à la population de Zeurange et félicitations à l’artiste.